Miam.Miam. Chef Said LAKHBAB

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CUISINE MAROCAINE


Thé à la menthe

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Maroc – Thé à la menthe Au Maroc, bien plus qu’une simple boisson chaude, le thé est tout un art de vivre. Bien sûr, le thé à la menthe n’est pas bu uniquement au Maroc mais bien dans tout le Maghreb. Nous parlerons ici du Maroc car ce pays est le berceau de cette façon de déguster le thé. Le thé à la menthe est l’une des traditions les plus originales du Maroc. Pour toutes les occasions, les fêtes, les rencontres et les soirées familiales, un Marocain offre du thé à la menthe. Le thé à la menthe est bu partout et par tous tout au long de la journée … Le thé à la menthe (en arabe, شاي بالنعناع, chāï bil n’anā) est la boisson traditionnelle des pays du Maghreb et est originaire du Maroc. Le thé est obtenu grâce à l’infusion de feuilles de thé vert (de type Gunpowder) et de menthe verte (de type Nanah), accompagnée de beaucoup de sucre et servi très chaud. Au Maroc, le thé est, plus particulièrement, la boisson de l’hospitalité. On prête au breuvage un grand nombre de vertus, notamment toniques et digestives. Sa préparation et son goût varient en fonction des régions et des pays du Maghreb. Il est, ainsi, plus sucré dans le nord que dans le sud du Maroc. . Historique Quoi qu’il soit aujourd’hui devenu un élément central de la vie sociale au Maghreb, le thé à la menthe est, en fait, historiquement assez récent. Dans un compte-rendu commercial du IXème siècle, Soliman, un marchand arabe, raconte ses expéditions en Chine et fait mention du thé comme d’une herbe presque sacrée, dont l’importance est essentielle dans la société chinoise : c’est la trace écrite la plus ancienne, en dehors de textes chinois, que l’on ait sur le thé. Passant par le Pakistan, l’Iran, la péninsule arabique et la Turquie, le thé arrive jusqu’en Egypte vers le XVIème siècle. Mais sa progression s’arrête là et il ne traverse pas le désert de Libye. Le thé vert de Chine fut introduit au Maghreb au XVIIème siècle à la cour du Sultan Moulay Ismail, puis, à la fin du XVIIIème siècle, lorsque la Compagnie des Indes achemina vers les ports marocains de l’Atlantique de grandes quantités de thé vert, son usage se répandit dans toutes les couches de la population. Au milieu du XIXème siècle, il est introduit dans les pays du Maghreb, à un moment où les Anglais, confrontés à la perte des marchés slaves après la Guerre de Crimée, cherchaient de nouveaux débouchés. [La guerre de Crimée (1853-1856) fut une guerre entre la Russie impériale et une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, le Second Empire français et le royaume de Sardaigne.] C’est vers le Maroc, et plus précisément les ports de Mogador et de Tanger, qu’ils se tournèrent pour écouler leurs stocks. La boisson la plus répandue au Maghreb jusqu’alors était l’infusion de feuilles de menthe, parfois d’absinthe, et il semble que le thé ait reçu un accueil favorable des populations, car, mêlé à ces feuilles, il en diminuait l’amertume sans en dénaturer le goût, ni la couleur. Petit à petit, un cérémonial se mit en place, et tout un folklore, ainsi qu’un artisanat, se développa autour de cette nouvelle consommation devenue la boisson nationale par excellence. A tel point qu’aujourd’hui, le thé vert à la menthe apparaît, à première vue, comme une tradition immuable remontant aux débuts de l’histoire. Grâce aux populations nomades, le thé se diffusa rapidement dans tout le Maghreb et toute l’Afrique de l’Ouest. Depuis, offrir du thé à la menthe fait partie des règles de savoir-vivre, non seulement au Maroc, mais aussi dans de nombreux autres pays arabes. Dans chaque pays ou chaque région, on le prépare d’une façon légèrement différente : plus ou moins de sucre ici, des pignons de pins là (comme en Tunisie), avec une feuille de menthe dans le verre, …. chacun s’est fait sa propre recette.


06/09/2014
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